Opération de grande ampleur: les marchandises dangereuses dans le viseur des différentes forces de l'ordre

Le 20 mai, une importante action de contrôle binationale centrée sur le transport de marchandises dangereuses s'est tenue sur les aires d'autoroute de Sterpenich (E411-E25), à la frontière entre le Grand-Duché du Luxembourg et la Belgique.

©Police fédérale | police fédérale de la route (DAH) | WPR Brabant
Opération de grande ampleur: les marchandises dangereuses dans le viseur des différentes forces de l’ordre

L'action a mobilisé plus d'une quarantaine d'agents issus, pour la Belgique, de la police fédérale, la police locale, la Région wallonne ainsi que d'Autosécurité et, pour le Luxembourg, de la police grand-ducale, l'Administration des douanes et accises et le ministère de la Mobilité et des Travaux publics.

Transporter des marchandises dangereuses requiert d'importantes précautions et la stricte application de l'accord international relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR).

Conséquences néfastes lors du non-respect des règles dans le passé

En cas de non-respect des règles, les conséquences peuvent s'avérer catastrophiques. Derrière ces précautions, on retrouve des enjeux environnementaux, économiques mais aussi humains. On se souvient notamment de l'accident de Los Alfaques (Espagne) en 1978 ayant causé la mort de 216 personnes suite à l'explosion d'une semi-remorque chargée de gaz très inflammable. "En Belgique, on se rappelle aussi le camion qui s'est enflammé et a perdu son contenu à Lierneux l'an dernier. Le chauffeur n'avait pas indiqué qu'il transportait des matières dangereuses. Les pompiers n'ont donc pas pu prendre les précautions nécessaires. Le contenu s'est déversé et la voirie a été bloquée de longues heures", rappelle l'inspecteur Alexandre Mary, président du réseau ADR belge et membre de la police fédérale de la route.

Collaboration étroite entre le Luxembourg et la Belgique

Pour éviter de telles catastrophes, les actions de contrôle sont indispensables. Celle du 20 mai s'inscrivait dans le cadre de la directive européenne 95/50/CE concernant les procédures uniformes en matière de contrôle des transports de marchandises dangereuses par route. "Les agents issus des deux pays ont pu apporter et échanger leur expertise. Cette collaboration permet de mieux appréhender les transports internationaux qui ont lieu sur une des principales artères européennes qui traverse la Belgique et le Luxembourg", affirme l'expert ADR du ministère de la Mobilité et des Travaux publics du Grand-Duché de Luxembourg.

Ce type d'opération nécessite évidemment une formation spécifique et la connaissance de la législation. Les contrôles se basent sur l'ADR et surtout sur un tableau qui liste plus de 3.500 marchandises dangereuses différentes divisées en 13 classes de dangers, avec des numéros et des codes spécifiques définissant pour les différentes marchandises dangereuses, entre autres, l'identification ainsi que les conditions dans lesquelles le transport peut avoir lieu, tout comme les exigences auxquelles doivent répondre les véhicules de transports, les emballages, les conteneurs et la documentation nécessaires. Parmi les marchandises dangereuses les plus fréquemment transportées, on retrouve les hydrocarbures, le peroxyde d'hydrogène, l'hydroxyde de sodium ou encore les déchets toxiques pour l'environnement.

Bilan de la journée

L'opération organisée le 20 mai a mené au contrôle de 37 véhicules. Au total, 21 infractions ont été constatées par rapport à la réglementation ADR (défaut d'arrimage, document de transport incomplet et/ou mal rédigé, étiquetage, signalisation,...) et 9 étaient relatives à d'autres faits (contrôle technique, immatriculation,...). Au total, 17 procès-verbaux ont été dressés.

La satisfaction régnait dans les équipes à l'issue de la journée, comme le confirme l'inspecteur Mary: "Cette journée qui mettait l'accent sur les partenaires a été très enrichissante. Ces actions communes et ciblées sur le transport de matières dangereuses sont essentielles et les résultats de l'action le démontrent. Certes, l'ADR reste une réglementation complexe, mais nos contrôles visent essentiellement la sécurité sur nos routes. Nous nous attendons à renouveler cette expérience avec d'autres pays voisins et ainsi étendre notre réseau et développer notre expertise."

Communiqué par le ministère de la Mobilité et des Travaux publics

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