Anthrax: le déroulement des événements du 16 octobre

Le ministère de la Santé et la direction de la Santé tiennent à préciser le déroulement chronologique des faits incriminés tels que vécus par le médecin chef de division de la Division de la Santé au Travail et à redresser ainsi le rôle de la direction de la Santé dans le processus d'information précité.

Déroulement des évènements du 16.10.2001

Appel du Dr. Bollendorff vers 8h30 heures à la division de la santé au travail (Direction de la Santé). Le directeur de l'ASTF voudrait connaître le nom de la banque qui a reçu la veille un colis suspect ; ni la police, ni les agents des sapeurs-pompiers professionnels ont voulu lui révéler ce nom. Le docteur Bollendorff en tant que médecin du travail compétent me dit vouloir prendre contact avec les personnes potentiellement contaminées pour leur fournir certaines explications médicales. Jugeant cette démarche tout à fait légitime, je lui promets de faire mes propres recherches pour déterminer la banque en question. Le Dr. Bollendorff me demande également si le bilan bactériologique du prélèvement effectué était positif ou négatif. A cette question je lui ai répondu qu'aucune réponse ni positive ni négative n'était disponible à cette heure.

Vers 10h30 heures on m'a signalé le nom de la banque en cause ; j'ai décidé de ne pas communiquer cette information par téléphone, mais de la transmettre personnellement au Dr. Bollendorff.

Vers 10h45 heures j'étais au siège de l'ASTF où le Dr. Bollendorff m'a informé avoir envoyé des fax aux affiliés de l'ASTF et m'annonce que ce fax, dont il ne m'a pas montré le texte, contient des mesures pratiques destinées à aider les banques à faire face aux menaces des courriers piégés ou suspects. Il m'explique la nécessité d'une information rapide et pratique pour tous les responsables du secteur financier ; je comprends tout à fait cette prise de position. A aucun moment, le Dr. Bollendorff ne me révèle que le texte contient une introduction dans laquelle il affirme que le ministère de la Santé approuverait les recommandations données.

De retour au bureau, le Dr Hansen, directeur de la Santé, à qui on vient de remettre un exemplaire du fax du Dr. Bollendorff, m'appelle en urgence pour ordonner au Dr. Bollendorff de stopper la diffusion du texte. Je recontacte aussitôt le Dr. Bollendorff qui me dit comprendre la démarche du directeur de la Santé, mais insiste en tant que responsable d'un service de santé au travail pour informer rapidement les membres de son association. Le Dr. Bollendorff se dit prêt à envoyer rapidement tout communiqué de la direction de la Santé en complément d'information à ses membres. A l'occasion de cet entretien, je demande également au Dr. Bollendorff de me faire parvenir d'urgence par fax sa missive intitulée "Manipulation du courrier". Je découvre le texte vers 11h15 heures et informe le directeur de la Santé de mes démarches auprès du Dr. Bollendorff. Le Dr. Hansen insiste encore une fois pour que le Dr. Bollendorff cesse l'envoi de la missive.

Vers 11h45 heures je suis interpellé par le directeur de l'ABBL, M. Lucien Thiel, me demandant sans détour si les tests étaient positifs ou négatifs ; je lui confirme qu'il est trop tôt pour se prononcer. Monsieur Thiel trouve l'initiative de l'ASTF positive et insiste pour dire que le service médical a pour devoir d'informer le plus rapidement possible les travailleurs qui pourraient être infectés par des manipulations incorrectes du courrier sur le lieu du travail. Je lui dis approuver pleinement cette position en tant que médecin du travail et lui suggère d'attendre un communiqué de la direction de la Santé concernant le résultat des tests.

Vers 13h30 heures, le directeur de la Santé vient m'informer de la mise au point d'un communiqué du ministère de la Santé : "Comment réagir vis-à-vis des menaces à l'anthrax et d'autres agents pathogènes ?". La division de la santé au travail communique aussitôt par Email à l'ASTF le communiqué du ministère de la Santé. Je m'assure personnellement auprès du secrétariat de l'ASTF de l'envoi effectif du communiqué du ministère de la Santé aux membres de l'ASTF.

D'ailleurs en analysant le communiqué de l'ASTF on constate une séparation nette entre l'affirmation de l'apparition d'une enveloppe contenant une poudre infectée par l'anthrax et les recommandations concernant la manipulation du courrier, recommandations approuvées par les services compétents du ministère de la Santé.

Le communiqué de l'ASTF n'implique pas le ministère ni la direction de la Santé dans la première affirmation : "présence d'Anthrax". C'est seulement à l'occasion de l'émission télévisée du 17.10.2001 que le Dr. Bollendorff affirme avoir reçu confirmation de la présence de bactéries infectieuses de la part du ministère. Cette affirmation erronée du Dr. Bollendorff met en cause la division de la santé au travail. Du reste, le Dr. Bollendorff devrait savoir en tant que médecin qu'une culture microbienne met au moins 24 heures pour donner lieu à un début d'identification du germe. Par conséquent, aucune réponse scientifique n'était possible le 16.10.2001 à 8h30 heures du matin, ni le 16.10.2001 à midi, à l'occasion de la demande de Monsieur Thiel.

Communiqué par le ministère de la Santé/ direction de la Santé

Dernière mise à jour