Présentation des chiffres de la délinquance en 2020

Le 26 mars 2021, la Police a présenté les chiffres de la délinquance en 2020 en présence du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox.

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    (de g. à dr.) Marc Wagner, Police Judiciaire département criminalité contre les biens ; Donat Donven, Directeur général adjoint de la Police ; Henri Kox, ministre de la Sécurité intérieure et Jean-Louis Bordet, Police Judiciaire département criminalité organisée
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    Henri Kox, ministre de la Sécurité intérieure
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    Donat Donven, Directeur général adjoint de la Police
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    Marc Wagner, Police Judiciaire département criminalité contre les biens
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    Jean-Louis Bordet, Police Judiciaire département criminalité organisée
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    Conférence de presse Présentation des chiffres de la délinquance en 2020

Les statistiques policières de la délinquance visent à relever les tendances générales qui se sont manifestées en 2020, tout en fournissant des explications quant à la signification et à l'interprétation de ces données.

En introduction, le ministre a précisé: "Année de pandémie oblige, on constate que la COVID-19 a eu une influence sur les chiffres finaux. Néanmoins, les chiffres démontrent également que la Police est bel et bien présente sur le terrain et qu'elle fait son travail. L'augmentation du taux d'élucidation en témoigne."

Mises en garde

Avant de présenter les chiffres, le directeur général adjoint de la Police, Donat Donven, a fourni quelques précisions quant à l'interprétation des données. Bien que ces chiffres reflètent le travail de la Police, quelques mises en garde sont de rigueur.

D'abord, un seul fait peut représenter plusieurs infractions. Ensuite, un fait peut être qualifié différemment par le Parquet comme résultat de l'enquête qui s'en suit. Il se peut également que des affaires soient classées sans suites par les autorités judiciaires respectivement résultent dans un acquittement. Enfin, ne sont prises en compte que les infractions enregistrées par la Police jusqu'au 1er février de l'année suivante. Les informations reprises dans les statistiques policières ne sont donc que des données de base. Le nombre de faits se compose des infractions que les agents ont auto-constatées ainsi que des plaintes portées par les citoyens.

Il convient de souligner également que les statistiques policières servent avant tout comme outil de travail aux unités de police qui, suite à l'analyse, peuvent au fur et à mesure de l'année adapter leurs modes opératoires et réagir en fonction de l'évolution des différents phénomènes en termes des méthodes d'enquête, de prévention et de répression.

Tendances générales

Entre 2019 et 2020, le nombre d'affaires a diminué de 3,2% et s'est élevé à 28.927. Le nombre d'infractions enregistrées par la Police a par contre augmenté de 3,5%, pour en arriver à un peu plus de 40.000 infractions au total ou 6.410 infractions sur 100.000 habitants. En effet, dans le cadre d'une affaire, plusieurs infractions peuvent concourir.

La grande catégorie des "infractions contre les biens" constitue la principale source de la délinquance commise au Grand-Duché de Luxembourg. Elle est majoritairement alimentée par les infractions liées aux vols et représente 55% de la totalité des infractions. Par rapport à 2019, elle a diminué de 0,6%.

La catégorie des "infractions contre les personnes" représente 20,9% de la totalité des infractions. Par rapport à 2019, on constate une augmentation de 3,8%.

La catégorie "Divers" regroupe majoritairement des affaires de stupéfiants. Sont également comprises les infractions contre certaines lois spéciales et certains règlements communaux, notamment la loi sur l'entrée sur le territoire et le séjour des étrangers, ou les dispositions en matière d'ivresse publique et de droit de visite.

Le taux policier d'élucidation est à son niveau le plus élevé depuis six ans avec 56,7%, ce qui correspond à une augmentation de 3,5 points par rapport à l'année précédente. Une affaire est considérée "élucidée" lorsque l'auteur présumé ("personne étant susceptible d'avoir participé à une infraction") a pu être identifié. À savoir que la présomption d'innocence persiste jusqu'à une éventuelle condamnation.

Infractions contre les biens

Les vols simples, les vols à l'étalage, les vols domestiques et les vols à la tire représentent environ ¼ de toutes les infractions enregistrées en 2020. Cette catégorie a diminué de 6,6% entre 2019 et 2020.

Les vols avec violences sont assez stables depuis cinq ans.

Depuis plusieurs années, aucun vol à main armée accompli n'a été enregistré contre des instituts bancaires ou des transporteurs de fonds. Pour l'année 2020, huit vols à main armée sur d'autres commerces et établissements (librairies, magasins d'alimentation/self-service, stations d'essence, bijouteries,...) ont été enregistrés.

En ce qui concerne les vols liés aux véhicules, les chiffres globaux ont augmenté de 363 infractions de 2019 à 2020, ce qui représente une croissance de 20%. Cette catégorie comprend pour la plus grande partie les vols à l'intérieur d'un véhicule mais aussi ceux de bicyclettes.

Cambriolages

Dans le domaine des cambriolages, les informations policières distinguent entre deux types de localités concernées: les cambriolages dans les maisons habitées (maisons, appartements, caves) et les cambriolages dans les maisons non-habitées (magasins, entreprises, restaurants, baraques de chantier…).

La grande majorité des cambriolages concerne des maisons habitées. Dans ce domaine, une tendance positive peut être constatée, avec une baisse de plus de 23% de 2019 à 2020 au niveau des faits accomplis. Il en est de même pour les cambriolages dans les maisons non-habitées qui ont connu une baisse de 12,19% sur la même période.

La lutte contre les cambriolages fait partie des priorités pour la Police. C'est sur base de l'analyse quotidienne des plus récentes évolutions que des mesures préventives et répressives sont mises en place.

Parmi les efforts préventifs et proactifs comptent par exemple des patrouilles ciblées et une présence policière renforcée aux moments et endroits clés, mais aussi des séances d'information de la population, la sensibilisation par le biais des plateformes de communication de la Police ou bien encore le conseil personnalisé presté par les agents du Service national de prévention de la criminalité. Les efforts réactifs et répressifs comprennent entre autres la recherche des auteurs, les enquêtes de voisinage, la saisie des traces par la police technique, les enquêtes effectuées par le service de police judiciaire ou encore l'organisation de dispositifs banalisés ou en uniforme.

Infractions contre les personnes

Parmi les infractions contre les personnes, l'évolution des coups et blessures volontaires signalés à la Police est restée assez stable de 2019 (2.800) à 2020 (2.829). Près de 80% de ces affaires n'ont pas engendré une incapacité de travail.

Dans le cadre de la violence domestique, les expulsions ont légèrement augmenté, passant de 265 en 2019 à 278 en 2020. Le nombre des interventions est passé de 849 à 943.

Lutte contre les stupéfiants

La lutte contre les stupéfiants constitue une autre grande priorité du travail de la Police et celle-ci a été particulièrement active dans ce domaine en 2020. En effet, l'évolution des affaires a connu une hausse de 381 affaires de 2019 à 2020.

De la prévention à travers la présence sur le terrain jusqu'à l'enquête judiciaire, toutes les unités de la Police sont engagées et concernées par la lutte contre les stupéfiants, que ce soit dans le contexte de patrouilles préventives, de la recherche de renseignements ou encore lors de contrôles d'envergure.

Pour conclure, le ministre a tenu à rappeler que: "La Police n'est qu'une partie de la solution. Dans la lutte contre la délinquance liée au trafic de stupéfiants, la collaboration de tous les acteurs concernés est nécessaire. Les chiffres montrent des succès de la Police dans ce domaine, mais une approche pluridisciplinaire serait plus appropriée."

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